Douglas Stuart - "Mungo" : Une claque
Mon Avis
Mungo, malléable et différent, cherche à comprendre son identité jusqu'à sa rencontre avec James, un jeune homme émancipé et sensible. Leurs religions les opposent, berceaux d'une intolérance cruelle et inacceptable. Dans le Glasgow des années 1990, Mungo va payer le prix fort d'un amour interdit, condamné par tous ses pairs.
Ce récit m'a bouleversé par sa justesse et sa violence. Il explore la misère sociale, les défaillances parentales et les difficultés de se construire sous le regard implacable des autres.
Mungo subit l'influence d'un frère dévoyé qui absorbe les espoirs et les rêves brisés d'une sœur écrasée par les responsabilités. L'écriture, brute et vitriolée, dépeint une horreur indicible et insoutenable. J'ai plongé dans une noirceur écrasante, trouvant des bulles de respiration au fond d'un amour simple, aussi pur qu'il ait été décrié. La présence discrète mais essentielle de Poor-Wee-Chickie offre une lueur d'humanité et de fraternité.
"Ce fut alors que quelque chose changea pour Mungo. Ce n'était pas quelque chose qu'une mère pouvait faire oublier avec un baiser. Ce n'était pas un agresseur auquel un frère pouvait filer un coup de surin. Personne ne pouvait préparer un bol de bouillon pour oublier ça."
Cette
citation souligne la brutalité des traumatismes vécus par Mungo,
mettant en lumière l'incapacité des gestes simples à effacer de tels
souvenirs.
La réalité des adolescents contraints à la clandestinité pour être eux-mêmes m'a profondément marqué. Les actes qui en découlent m'ont écoeuré, et la perte d'innocence semble irréparable. C'est un récit puissant, sublime et écorché, où les destins s'affrontent, murés dans une haine incoercible envers l'autre.
L'auteur offre une fresque pugnace, à la fois subjuguante et intransigeante, pour dénoncer la bêtise et l'exclusion.

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