Delphine Favario - "Les chemins de Victoire" (*): Un récit intense
Mon Avis
Victoire a été victime d'une agression sexuelle dans son enfance, a
connu l'amour, a souffert. Sa vie virevolte
autour de ses refoulements ou de ses intuitions. Hypersensible, elle
est torturée par son enfant intérieur et le contrôle de ses émotions.
Mais elle nous raconte, avec un sens de la formule décomplexée, comment
chaque fragment de vie est intimement lié et un jour finalement
abouti...
À travers ce roman, on aborde les chemins tortueux, douloureux, mais
aussi lumineux qui jalonnent une vie. À travers les ressentis de
Victoire, on prend conscience des tiraillements contraires qui empêchent
d'avancer.
On est ému par son histoire, les drames qu'elle a traversés, et on a
envie dès les premiers mots de l'entourer et de la protéger. Son
parcours est infiniment cathartique, au cours duquel elle apprend à
lutter contre ses croyances, entre attentes et renoncements. Ses humeurs
sont aussi estompées que volatiles, elle questionne, elle intègre et
décortique.
"Poulette et moi sommes les meilleures ennemies du monde : on se combat l'une l'autre. Poulette, c'est le feu. Pas la douce chaleur de la cheminée, mais l'incendie qui dévaste tout, le brasier de l'enfer. Poulette braque mon féminin contre mon masculin, elle vandalise tout ce qu'elle peut : ma fière assurance, mes petites certitudes, mes grosses envies, mon besoin de liberté et même moi, mon moi profond, qui je suis vraiment."
L'écriture est joueuse, volubile, parfois crue et impudique. Pour autant, on y distingue une retenue affective. Victoire et Poulette établissent un dialogue crucial et compliqué pour trouver un terrain d'entente, conscient et appliqué.
On parle ici d'accueil, de pardon, de travail sur soi, et de spiritualité. Avec Victoire, on comprend la nécessité de faire la paix avec les autres et soi-même, pour se permettre d'avancer.
Avec ce roman qui s'articule comme un puzzle, vous serez sans doute éprouvé, et à l'instar de la lumière d'un phare dans la nuit, je l'espère, un peu guidé...
Bonjour et merci pour votre chronique. Nous n'avons pas de compte Google chez Brandon et Compagnie, mais toute la maison vous remercie.
RépondreSupprimer