Yuki Inoue - "Mémoires d'une geisha" : Un récit démystifié
Mon avis
Vendue à l'âge de huit ans, Kinu Yamaguchi fait quatre-vingts ans plus tard le récit de son apprentissage et témoigne du fruit de son expérience en tant que geisha...
À travers un témoignage détaillé, nous nous rapprochons d'une culture Japonaise qui a marqué son époque. On s'éloigne ici un peu du cadre trompeur et romanesque d'Arthur Golden.
Si l'on est fasciné par les apparats soyeux, les rituels codifiés et cérémonieux, on n'en reste pas moins choqué par l'asservissement et la prostitution. Le raffinement côtoie la brutalité du dépucelage. L'art de la danse et de la musique est mis en avant, et on assiste à des représentations aussi ouatées que sacralisées.
"Qu'il neige ou non, elle allait pleine d'entrain ramasser les cartes hanafuda, toujours chaussée de ses sandales en paille et heureuse de servir un peu à quelque chose. La petite fille aspirait plus que tout à devenir une geisha. Le plus vite possible."
Au contexte culturel chargé d'exotisme se mêle un contexte belliqueux. Le voyage est sensuel, captivant et cinématographique. On y évoque, dans ces quartiers du plaisir fantasmé, les enjeux financiers, une sexualité tacite et déguisée.
L'écriture reste très linéaire, presque aseptisée, pour décrire un avenir cloisonné au fil des saisons...

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