Sylvain Gillet - "Venenum" : Une enquête savoureuse
Mon Avis
Alors que le guitariste Abel Diaz embarque pour une croisière transatlantique en qualité de musicien, il s'improvise enquêteur à la mort d'un acolyte qu'il juge un peu trop suspecte. De Lisbonne en passant par New-York, Paris et Le Loiret, ce périple amateur pourrait bien s'avérer aussi crucial que gratiné...
Abel Diaz est le personnage central de ce roman, et il en fait toute la saveur. Profondément attachant avec ses délires psychotiques et son franc-parler, il nous divertit avec une verve et joueuse impertinence.
On ne voit pas le temps passer en sa compagnie. L'écriture est volubile avec des dialogues croustillants et des jeux de mots qui prêtent à sourire. Le huis clos instaure un mystère et un suspense à couper au couteau.
Abel soupçonne, rassemble des informations, creuse et oriente ses pistes avec beaucoup de ténacité. En parallèle, on a affaire à une série de meurtres en France, de prostituées. L'auteur fait-il diversion ?
Les chapitres s'enchaînent avec un sens du rythme et du spectacle qui n'est plus à démontrer. En fin limier, notre antihéros se rapproche progressivement de la vérité. Certains chapitres traînent en longueur, et on sent que l'on prend un véritable plaisir à jouer avec nos nerfs. On se rapproche de l'entourage de la victime avec des confrontations édifiantes.
"Il est peu probable qu'il puisse découvrir sur le front d'un individu le texte : "Oui ! C'est moi, Fulgence Pougnace, qui ai assassiné Orville Montgomory ! Je l'ai tué avec le chandelier dans la salle à manger, parce que je n'aime pas les guitaristes, je n'aime pas le Blues et je n'aime pas les noirs !" Mais sait-on jamais..."
L'action et l'adrénaline se rejoignent pour un scénario sous tension. Des confrontations aux révélations, en passant par des rebondissements ahuris, on s'inquiète et on est tenu en haleine jusqu'au dénouement final qui temporise autant qu'il rassasie.
TOP !
RépondreSupprimerJolie critique ! :-)
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