Roger Frisch - "Deux arbres et le soleil de juin" : Un récit pudique et délicat
Mon avis
Milla est une jeune professeure seule et pleine de contradictions. En quittant Namur pour la ville de son enfance, elle se donne une chance d'être enfin elle-même et de jouir d'instants de rencontres, de présence, et d'éblouissement...
C'est un récit intime où se dessine la personnalité d'une femme libre avec toutes ses complexités. On se déplace dans la maison qu'elle vient d'acquérir rempli de souvenirs qui ne lui appartiennent pas.
Et pourtant, le charme opère, et Milla apprivoise de nouvelles habitudes et se fond dans le décor. Il y a le flot des pensées et la quiétude qui reflètent l'état d'esprit de l'héroïne. On découvre à travers eux ses humeurs, ses fantasmes, ses fragilités.
Avec elle, le temps est suspendu pour en apprécier les contours. Elle rend un bel hommage à Proust, son auteur fétiche. On se laisse convaincre par de vieux clichés en espérant poindre quelques surprises.
"Ici, aux alentours, les vrais sapins ne manquent pas, elle imagine déjà les boules multicolores devant l'âtre, Noire la chatte sur ses genoux à ronronner, c'est peut-être ça le bonheur."
L'écriture est mesurée, poétique. On y devine le parfum du mystère et de la sincérité.
Petit à petit, les réponses s'imposent d'elles-mêmes pour en éprouver le plaisir de l'essentiel. Parce que la vie est faite de moments de doute, de concordances et parfois de communion.
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