Maxime Chattam - "L'illusion" : Un thriller efficace
Mon avis
Après une rupture douloureuse, Hugo voit en un emploi saisonnier perdu dans les Alpes, l'opportunité de fuir ses problèmes. Sans savoir que ce lieu fantasmé risque de l'emporter, bien plus loin encore...
Maxime Chattam
prend son temps pour nous imprégner d'un climat glacial, avec une
graine d'auteur comme personnage central qui va perdre pied, au fil de
son séjour. Cela vous rappelle quelque chose ?
Un hôtel a surveiller en morte-saison, le froid, l'absence de communication ?
"Shining", oui, vous y êtes, avec des clins d'œil astucieux, qui
alimentent les projections du narrateur et à la fois nos perceptions.
Au côté d'Hugo, notre curiosité s'invite, le malaise s'insinue tenant tête à un étrange mystère. On oscille en permanence entre cauchemar et réalité. Hugo nous entraîne dans une enquête au suspense grinçant, on affabule beaucoup.
"La ligne de fuite dessinée par la succession de portes, de lumières et la bande orange du sol lui donne presque le vertige. Allez, on se reprend, tu ne vas pas faire ton sensible, c'est juste des corridors puis des corridors et encore des corridors."
L'écriture est fluide, prestidigitatrice. On nous manipule à notre guise allant jusqu'à susciter notre agacement. Les personnages nous paraissent creux, fictifs et tiennent lieu de parade à des agencements qui devraient nous faire tiquer. Cela ne déborde pas d'action, laissant prise à nos peurs. Certaines scènes sont captivantes, cinématographiques.
On se rapproche de quelque chose d'insensé et hors de contrôle. Les disparitions accaparent nos pensées qui ne font que se modifier. On pense aller vers quelque chose et notre imagination nous joue des mauvais tours. Et quand finalement la réalité nous rattrape froidement, c'est encore plus abominable. Notre œil reste figé sur un tableau au comble de l'horreur et de la stupéfaction.
Ce thriller réalise une subversive torture pour vos émotions !
Ce que je retiens
Légendes, magie, huis clos, montagnes
Ma Petite Remarque
Des personnages qui restent à la surface auxquels on éprouve des difficultés à s'attacher

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