Une atmosphère étouffante
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Pour le bourreau McCoy qui a passé quarante-deux ans dans le couloir de la mort, ces quatre heures d'attente qui précèdent peut-être sa dernière exécution se déroulent de manière lente et inévitable. La position du gouverneur ou la passion qui déchaîne cette sentence y changeront-ils quelque chose ?
Avec ce roman, Estelle Tharreau nous propulse dans une réalité directe, cruciale. Au cours de ces quatre dernières heures, c'est tout le système judiciaire et politique d'un état qui vacille.
Il
y a un contraste saisissant entre le calme oppressant à l'intérieur des
murs et le caractère explosif des émeutes à l'extérieur. Les heures s'égrènent lancinantes avec son lot d'aveux sec, amer. La vie éprouvée d'Ed nous atteint, nous bouleverse. Son expérience avec la violence, la mort, l'injustice nous abîme à chaque fois un peu plus.
L'écriture est distillée, précise, délicate. Elle appuie là où cela fait mal, en nous dispensant des nuances. C'est intime, écorché. A travers le condamné Ed, on décrit l'isolement, l'exiguïté, la moiteur, l'inhumain, l'attente, la peur. On dénonce l'invisible qui ronge.
On nous délivre des sentiments sans fard et sans regret. Parce qu'être un rouage d'une machine infernale ne dispense pas le sujet de penser, croire, ressentir...
Un roman au compte à rebours affolant !
"Assassin ou bourreau, rares sont ceux qui en sortent tels qu'ils étaient en franchissant l'entrée."
Bourreau, couloir de la mort, politique, émeute
Si le système a évolué depuis la chaise électrique il n'en est pas pour autant léger, et donne encore à débattre.
Après avoir travaillé dans le secteur privé et public, cette passionnée de littérature sort son premier roman en 2016, Orages, suivi de L'Impasse en 2017. Depuis, elle se consacre entièrement à l'écriture. (Source Editions Taurnada)
Merci Sophie pour cette nouvelle très belle chronique.
RépondreSupprimerMerci Estelle pour votre retour
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