Un récit poignant
Celles qui restent est une histoire de soeurs. De femmes. De liens si puissants que les rompre bouleverse tout. Clara est l’aînée, la sage, l’exemple à suivre. Celle qui fait tout comme il se doit, quitte à grincer des dents en se forçant à sourire. Constance est la cadette. Si discrète, qu’on en oublie qu’elle existe… jusqu’à ce qu’elle décide de cesser d’exister en se jetant du haut d’un pont. Lucy est la benjamine. Celle qui rit trop fort, parle trop fort, vit trop fort. Parce qu’elle a peur qu’on l’oublie. Mais il y a aussi Marielle, qui elle, n’a ni soeur, ni frère, ni enfant, tout juste un vieux chien obèse. Celle qui a consacré sa vie aux autres pensait arriver au bout de son chemin dans l’indifférence,jusqu’à ce qu’un ange vêtu d’un manteau rouge se jette d’un pont, juste devant elle, et remette tout en question.
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Quand Constance la sœur du milieu décide de mettre fin à ses jours en sautant dans l'eau gelée du canal, tout s'effondre autour de Clara et de Lucy. Entre lumière et désespoir, elles vont dérouler le fil du deuil et se poser bien des questions...
C'est une histoire intime, bouleversante. Comment survivre à une déchirure pareille ? Clara et Lucy reçoivent le choc à la disparition brutale de Constance. On va au cœur de leurs ressentis, réveiller et nourrir la douleur.
Le déroulement est juste, avec tout ce que comporte dans la vie de ceux qui ont à gérer un décès ; des aspects pratiques aux bouillonnements intérieurs. Et puis, il faut continuer et ou tout remettre en question, se donner une chance d'avancer. Il y a aussi les souvenirs tendres égrenés, qui retrouvent tout leur sel et agissent comme un baume cicatrisant.
L'écriture est belle, il en découle une sensibilité rare. On se laisse guider et envahir par ces émotions intenses, plurielles. On nous parle d'épreuves, du temps qui passe, des moments importants. Les chapitres sont courts et nous happent à chaque effeuillement, à chaque sentiment dévoilé. On y dit l'Amour, les silences, les choix avec une pertinence éveillée. Les étapes du deuil sont très bien décrites. Il y a cette progression qui donne espoir, qui libère les cœurs. La route est cahoteuse mais néanmoins cruciale et essentielle. Un roman qui prend tout son sens, une fois après toutes les cartes retournées.
L'auteure nous délivre un message fort, lumineux où tout malheur n'est heureusement pas la fin du chemin...
"On pense toujours qu'on va avoir le temps. Le temps de vivre, de se tromper, d'aimer, et que l'on mourra paisiblement, vieille et ridée dans notre lit, en ayant accompli tout ce qu'on désirait. Jusqu' à ce qu'une fille de vingt-huit ans qu'on aime plus que tout se jette du haut d'un pont et fasse voler toutes nos certitudes en éclats."

Suicide, deuil, sœurs...
Marielle et Antoine apportent un peu de légèreté et de distance à la souffrance des deux sœurs éprouvées.
Samuelle Barbier est enseignante de français et d'anglais dans le Pas-de-Calais.
Grande fan de Harry Potter, elle a commencé à écrire des fans fictions sur le célèbre sorcier quand elle était encore lycéenne et a déjà participé à un concours de thriller en 2017 pour lequel elle était arrivée finaliste.
Elle a reçu le Prix Télé-Loisirs du roman de l’été 2019, présidé par Virginie Grimaldi, pour son récit "La Sirène et le Scaphandrier". (Source Babelio)
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