"La vie que je choisis" de Céline Thibaut chez Évidence Éditions
Un récit émouvant
La vie que je choisis - Evidence Editions
Et si on vous donnait la possibilité de revenir dans votre passé ? De voir les erreurs que vous avez commises. Samuel Chavignet se réveille dans la chambre d’une maison médicalisée, seul, et la mémoire vide victime d’une maladie neurodégénérative. Que ressentons-nous lorsque nous nous retrouvons sans aucun souvenir ? Sa maladie va lui offrir la compagnie d’une amie imaginaire qui saura lui apporter une réponse à toutes ses questions en abordant la vie sous un autre angle… |
Samuel Chavignet est un vieil homme usé et désabusé quand il accuse le choc d'une maladie dégénérative. Seul avec lui-même avec le trou béant des années passées, il ne voit pas l'intérêt de rouiller dans une maison médicalisée jusqu'à la mystérieuse apparition de cette jeune rouquine toute vêtue de noir...
C'est un roman fort, tendre, puissant que nous livre Céline Thibaut. Par petites touches et avec beaucoup de nuances, on parle du temps ici qui passe et que l'on laisse trop souvent à tort filer entre nos doigts.Avec le personnage de Samuel, on touche à l'isolement, à la mémoire et peut-être inconsciemment aux regrets. Mais l'histoire, heureusement, ne s'arrête pas là et s'envole vers quelque chose qui libère l'esprit avec l'apparition de Bonnie. Entre nos deux personnages, la connexion est sincère et immédiate. On sent très vite un lien d'attachement et de complicité qui s'installe. On suit leurs petites expéditions, le sourire aux lèvres, le cœur attendri.
L'écriture est fluide, sensible, le ton joyeux et grave à la fois. On se laisse porter par les retours en arrière mélancoliques, les mauvais choix. On éprouve l'intensité des moments d'énergie, de défoulement saisi avec justesse, avec grâce. Les deux facettes se rencontrent, s'apprivoisent, se racontent à demi-mot, dans une sphère fantastique qui nous surprend plus qu'elle nous choque.
Céline Thibaut réussit en l'espace de quelques pages à faire craquer le masque de nos émotions. On ressort de cette lecture pudique et sublime totalement chamboulé !
"Décidément, j'adore Bonnie. Je me fiche qu'elle soit un fantôme, le fruit de mon imagination ou n'importe quoi d'autre, je me sens heureux, vivant et c'est tout ce qui m'importe. Bonnie s'approche de moi en sautillant, me tend les mains et une fois que je lui offre les miennes, c'est le trou noir."
Maladie, erreurs, rencontre, rédemption
On regrette qu'il n'y ait pas plus d'interaction avec l'infirmière au livre.
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