Anna Véronique El Baze - "Le dernier bistrot" : Un huis clos oppressant
Mon avis
C'est une veille de Noël ordinaire à Paris, une ville en pleine effervescence. Dans cette ambiance électrique, une poignée d'âmes tourmentées cherchent un peu de répit, à l’abri des réalités qu’ils s'efforcent d'oublier. Mais le patron du bar dans lequel ils se sont réfugiés les observe, et les prend en otage pour une veillée qu'ils ne sont pas près d’oublier...
L’autrice nous offre ici un roman court, incisif et terriblement efficace, qui m’a captivée dès les premières pages. Entre un meurtre, un exil forcé et des personnalités diverses, les personnages reflètent tous une profonde solitude, une tension latente prête à éclater. Le récit installe une atmosphère anxiogène où le temps semble suspendu et où les protagonistes n’ont que peu de contrôle sur ce qui leur arrive.
La peur et le besoin de protection poussent chacun à jauger l’autre, entre invectives et élans d’entraide. Le maître du jeu les conduit dans leurs derniers retranchements sans que l’on comprenne ses motivations. Les langues se délient peu à peu, révélant des blessures profondes et suscitant un attachement inattendu. L’écriture intimiste et persuasive crée un suspense parfaitement maîtrisé, révélant la fragilité des âmes en quête de sens.
On se laisse toucher par ces êtres écorchés, leur détresse se délitant au fil de la nuit, espérant que les tensions s'apaisent avant l'explosion finale... Ce roman social réaliste et percutant ne manquera pas de vous surprendre !
Le bistrot est devenu un univers à part, un monde confiné où se joue un jeu dont les règles et les enjeux ne sont clairs pour personne. Jamais un morceau de musique ne leur aura paru si long, si dérisoire. La fin se rapproche, l'appréhension est à son comble. Comme si les dernières notes auguraient la pire des chutes.
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