Philippe Brieallard - "Le baiser du prodige" : Sublime
Mon avis
Hugo, 14 ans, nourrit deux passions : Monet et le piano, qui font de lui un incompris parmi ses camarades. Harcelé, il dissimule sa peine et sa colère dans le silence. Mais lorsqu'il rencontre un vieil homme solitaire qui le comprend, la vie de ce jeune prodige pourrait prendre un tournant aussi secret qu'inattendu...
Ce roman est envoûtant, où le sublime côtoie subtilement le crime. Le mécanisme narratif est à la fois irradiant et pernicieux. C'est l'histoire d'une reconnaissance intime qui se transforme en une complicité évidente et troublante.
Le lecteur voyage ici à travers l'Art, la géographie, et des lieux empreints de sacré, pour une promesse unique de génie. L'écriture est à la fois belle et érudite, dévoilant l'attraction dangereuse et le glissement inévitable. Monsieur Raymond devient le mentor qu'Hugo admire, mais qui l'entraîne aussi vers une destinée imprévisible.
Les personnages entretiennent une relation d'ambivalence, oscillant entre fascination et rejet, tendresse et incompréhension.
On se laisse porter par l'allégresse du mouvement pictural et musical qui traverse le récit. Impossible de lâcher ce roman, qui mêle fureur et grâce avec une maîtrise saisissante et une volupté troublante.
Mais qui est vraiment ce jeune garçon, capable de faire d'un piano une œuvre d'art incontestée, et de contempler durant vingt minutes les Nymphéas de Monet, les yeux rougis de plaisir ? Un nouveau Messie ?
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