Yusuke Kishi - "La maison noire" : Cauchemardesque
Mon avis
Quand Wakatsuki, agent d'assurance, se rend chez son client, il ne s'attend pas à être témoin d'une mort frappante. Fort de son expérience en matière de fraude, il soupçonne la famille d'un infanticide monstrueux et intéressé. De l'intuition à la confrontation, se dessine alors un processus putride et obsédant...
L'auteur secoue les certitudes avec ce roman aussi inquiétant que dérangeant. On vit avec notre héros un cauchemar éveillé, porté par une tension croissante et insoutenable.
Le harcèlement insidieux dont Wakatsuki est victime se décrit en parallèle de l'enquête, qu'il s'applique à mener. L'écriture, habile et documentée, dénonce des malaises reflétant les fragilités et les travers de la société japonaise.
"L'intérieur était sombre. Wakatsuki n'avait pas mis un pied sur le tapis qu'une puanteur le saisit à la gorge. Il eut l'impression de pénétrer dans l'antre d'une bête sauvage."
On est emporté, habité par l'angoisse qui se matérialise sous nos yeux, glissant vers quelque chose d'outrancier, torve et dangereux. La psyché humaine est décortiquée, on se rapproche du mal et de la folie. Le rythme s'accélère, les crimes se succèdent, tandis que les obsessions et le sentiment de culpabilité créent des ondes concentriques.
Après "La leçon du mal", l'auteur confirme ici son talent et son penchant pour l'horreur et le réalisme, guidant ainsi notre déclinable fascination.

J'ai adoré également ce second roman traduit en français.
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