OGAWA Ito -"La papeterie Tsubaki" : Un roman poétique
Mon Avis
Après un séjour à l’étranger, Hatoko revient sur les lieux de son enfance à Kamakura et prend la succession de sa grand-mère à la papeterie. À travers la fonction d’écrivain public, elle s’imprègne de la personnalité de son aïeule, tandis que les souvenirs affluent… Comme pour le thé, pour en libérer les arômes, les rituels et le temps ont ici toute leur importance.
J’ai été emportée par ce roman qui a été pour moi un véritable voyage des sens. Au fil des saisons, pendant une année entière, nous nous familiarisons avec la vie qu’a finalement choisie Hatoko, dans le respect des traditions.
À l’écoute de ses clients, elle prend beaucoup de soin à répondre à leurs demandes. La calligraphie est un art à part entière qui révèle toutes ses subtilités à travers le choix du papier, de la plume, de l’encre et bien sûr des mots. La jeune femme fait preuve de discernement et de discrétion, ce qui donne lieu à des échanges uniques et authentiques. Petit à petit, elle tisse des liens avec les autres, fait la paix avec elle-même et son passé.
« Dans un crissement caractéristique, la plume pointue a dévidé ses mots couleur sépia. Elle glissait aisément sur le papier, mieux que je ne l’aurais imaginé. Loin de buter sur les vergeures, c’était comme si elle patinait gaiement sur de la glace sous les rayons d’un soleil matinal. »
J’ai été émue par sa rencontre avec QP, leur correspondance et leurs échanges d’une infinie tendresse. Les mots de l’aînée prennent au fil du temps tout leur sens : « Mange amer au printemps, vinaigré l’été, piquant l’automne et gras l’hiver », dans une transmission invisible et bienveillante qu’elle est désormais capable d’accueillir au présent aimé et renouvelé.
Avec ce roman, Ogawa Ito nous adresse un message d’amour, d’union et de réparation à travers l’expression d’une délicate poésie.
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