"Avant toi" de Jojo Moyes aux Editions Hauteville

Résumé

Avant toi
Ses jours sont comptés. Mais quand on aime, on ne compte pas.
Lou est une fille ordinaire qui mène une vie monotone à souhait. Quand elle se retrouve au chômage, dans ce trou paumé de l’Angleterre dont elle n’est jamais sortie, Lou accepte un contrat de six mois pour tenir compagnie à un handicapé. Malgré l’accueil glacial qu’il lui réserve, Lou va découvrir en lui un jeune homme exceptionnel. Mais depuis l’accident qui l’a rendu tétraplégique, Will veut mettre fin à ses jours. Lou n’a que quelques mois pour lui redonner goût à la vie.
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JoJo Moyes -"Avant toi" : Un coup de cœur

Mon avis

Quand Lou, 26 ans, perd son emploi, elle met sa famille, qui compte sur elle, dans une situation inconfortable et se voit contrainte d'accepter rapidement un poste d'aide-soignante auprès d'un tétraplégique. Will est un jeune homme aisé, qui depuis son accident il y a deux ans, souffre autant physiquement que moralement de ne pouvoir être lui-même. Déterminée à mourir dignement après une tentative de suicide avortée, Lou, engagée pour six mois, a pour mission de le divertir et peut-être de le dissuader. Alors qu'elle ignore tout de la vérité, y parviendra-t-elle ?

J'ai été happée par cette histoire qui traite admirablement du handicap et de la perte d'autonomie. La rencontre entre Lou et Will est électrique, les deux protagonistes se jaugent, le temps d'une nécessaire adaptation.

De prime abord hostile à son égard, Will, contre toute attente, va petit à petit se détendre et même se sentir utile. À ses côtés, elle va en apprendre plus sur elle-même qu'en une vie durant. Petit à petit, une intimité se crée qui va bien au-delà des gestes du quotidien. Lou apporte un souffle d'originalité, une présence bienveillante et empathique. Son investissement est sincère, et elle quitte régulièrement sa zone de confort pour le satisfaire et le détourner de ses funestes intentions. Discrète, elle est le témoin d'une détresse familiale qu'elle tente vainement de résorber. Les non-dits et les maladresses laissent place aux confrontations et aux confessions.

 

"Je fixais mon calendrier, le stylo à la main. Subitement, une responsabilité immense s'est posée sur ce bout de papier. J'avais cent dix-sept jours devant moi pour trouver à Will Traynor une bonne raison de vivre."

"Certains jours, Clark, tu es plus ou moins la seule chose qui me donne la force de me lever."

 

Le corps est abordé ici dans sa réalité et sans tabou. On aborde avec beaucoup de pudeur et de justesse le respect des volontés individuelles, et on ouvre le débat à juste titre sur la législation dans le droit à mourir.

J'ai été touchée par ce récit où les émotions se sont bousculées. Il y a beaucoup d'amour et de don de soi dans ce roman qui nous fait réaliser les priorités et l'exigence de vivre pour soi. Will offre à Lou un témoignage de gratitude et d'affection qu'elle ne devra sous aucun prétexte oublier : la promesse d'une absolue liberté.