"Silence en cours... Veuillez patienter" de Maïa Hoti aux Editions Librinova

Résumé

Silence en cours... Veuillez patienter
Jeune caennaise pleine d'entrain, Claudia enchaîne les petits jobs et... les licenciements. La cause paraît futile : certains bruits du quotidien l'horripilent et sa spontanéité lui porte préjudice. Comment supporter un collègue qui mâchouille son stylo ou renifle un écoulement nasal à longueur de journée ?
https://www.librinova.com

Maïa Hoti - "Silence en cours... Veuillez patienter" : Un récit original

Mon avis

À Caen, Claudia enchaîne petits boulots et licenciements, excédée par les bruits occasionnés dans son environnement, jusqu'au jour où elle se voit proposer un poste en hôpital psychiatrique. Tandis que des meurtres insolites surgissent, la jeune femme noue connaissance avec un patient avec lequel la connexion pourrait n'avoir rien à envier au hasard...

L'auteure nous délivre un roman addictif sur fond de misophonie : une pathologie qui peut prêter à sourire, mais pourtant invalidante pour les cas concernés.

C'est abordé ici de manière très concrète pour que l'on se rende compte de l'enfer que cela peut être de vivre cela au quotidien. Très vite, on glisse vers le thriller avec une enquête, un peu ampoulée et maladroite, mais délicieusement récréative. La psychologie des personnages est esquissée, ce qui confère du mystère à l'intrigue. 

 

 "Le meurtrier est comme vous, comme moi. C'est un misophone, à un degré différent. Lorsque vous êtes dérangée par quelque chose, vous faites en sorte de le stopper ou de partir. Lui aussi a dû essayer, sans succès, donc il les a tués."

 

L'écriture est fluide et agréable et très accessible. On se rapproche petit à petit de manière concentrique de l'assassin sans grande surprise. J'ai été touchée par la sensibilité d'Emile, ses secrets et ses accès de lucidité. J'ai trouvé Claudia inconsciente des risques qu'elle prend. Le dénouement a un goût bien amer, mais à quoi d'autre pouvait-on s'attendre ?

Ce thriller, s'il ne bouleverse pas les codes du genre, a le mérite de nous divertir. Audacieux, voire impertinent, on démystifie les maladies mentales dans un contexte suffisamment étrange, corroborant et chahuté.