Anne Gallois - "L'Amanticide" : Un récit vertigineux
Mon avis
Comment une femme d'un milieu modeste et qui a fait un beau mariage s'est retrouvée accusée du meurtre de son amant ? C'est ce que la narratrice qui a voulu la rencontrer, tente de comprendre. Peut-être aussi, parce que l'héroïne Hélène fait écho à sa vie et à des moments aussi insondables que tangents...
Les entrevues entre ces deux femmes ont quelque chose de singulier et d'oppressant. La narratrice s'identifie à l'accusée dans un exercice malsain et déroutant. Très vite, sont révélés les failles, les contradictions, les appels au secours.
Le basculement jaillit d'une somme de circonstance qui fragilise l'épouse qui se sent délaissée. En allant plus loin, on réveille des complexes non surmontés, la peur de vieillir, un sentiment d'infériorité. Les mensonges dans lesquels s'enlise Hélène sont clivants, et on a bien du mal à lui accorder comme les jurés, du crédit.
"Pourquoi certains basculent et d'autres pas ? C'est rassurant de savoir qu'on y échappe, qu'on ne le fait que par procuration. C'est une façon d'exorciser cette pulsion qui est en nous."
L'écriture est fluide et torturée, et on avance très vite dans notre lecture. J'ai pu être surprise du déni, de la fuite en avant après les événements. L'ambiance est crissante, dérangeante et je n'ai pas pu m'empêcher d'éprouver des sentiments ambivalents pour les personnages.
Je ressors de ce récit un peu vidé, témoin d'une soif d'amour viscérale et d'un gâchis monumental. Un constat amer et sans appel, qu'il sera désormais impossible de résorber !
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