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Interview Diane Frachon "Des crocodiles sur le bitume"

Interview Diane Frachon "Des crocodiles sur le bitume"







1) Bonjour Diane, Bienvenue et merci de m'accorder cette Interview. Pouvez-vous vous présenter succinctement ?

Bonjour Sophie, Avec grand plaisir, merci beaucoup. J’ai 38 ans, je suis mariée et j’ai deux filles de 5 et 3 ans. Je travaille depuis Arcachon dans le sud-ouest. Je fais partie des “slasheuses” comme on dit : je suis freelance en marketing une partie de la semaine, j’écris et je dessine le reste du temps. Je partage notamment mon quotidien de façon fantaisiste sur mon compte insta @diane_raconte.


2) Pouvez-vous décrire en quelques mots votre roman ?

Lorsque je le présente en dédicace, je dis souvent que Des crocodiles sur le bitume est un roman pour oublier l’actualité et s’offrir un moment de détente. C’est un feel-good qui emmène le lecteur sur les routes des Etats-Unis, entre New-York et Détroit aux côtés d’Adèle, une jeune normande expatriée qui a en théorie tout pour être heureuse mais qui n’aspire qu’à vivre autre chose. Elle est terrifiée à l’idée de franchir le pas et un jour, pour une raison que vous découvrirez dans le livre, elle se lance… et elle doit assumer ! Au-delà de l’histoire, le récit aborde des thématiques universelles comme l’amitié, l’amour, et les difficultés à quitter sa zone de confort.


3) Vous avez choisi le thème du Road-Trip pour votre 1er roman, qu’est-ce qui a motivé ce choix ? Pourquoi avoir choisi les EU comme destination ?

Je voulais que le personnage principal évolue à travers les rencontres qu’elle faisait. Il me fallait donc un scénario où elles seraient nombreuses. J’ai d’abord pensé au Petit Prince, qui est finalement une sorte de road-trip de planète en planète 😀, le voyage itinérant s’est rapidement imposé. Et comme il devait être en totale opposition avec la vie très rangée de l’héroïne au début du roman, je me suis lancée sur un départ improvisé en camping-car pourri au milieu de l’hiver. Pour l’itinéraire je me suis inspirée d’un voyage urbex que j’avais fait en 2015. Sauf que c’était en été avec une voiture de location :)


4) Votre héroïne, malgré les difficultés rencontrées, repousse toujours ses limites avec curiosité et optimiste. Est-ce que ce sont des valeurs que vous souhaitez transmettre ?

Oui, tout-à-fait, j’aime bien l’idée de donner son maximum pour essayer de réaliser ses rêves. Je ne pense pas que la persévérance suffise à obtenir tout ce que l’on souhaite, mais c’est souvent une nécessité. Il faut aussi de la chance, mais lorsqu’on sait ce que l’on veut et qu’on s’accroche, on peut finir par la provoquer. En tous les cas, rester curieux et optimiste dans la quête d’une vie qui nous ressemble est une façon de se pousser à oser. Et “mieux vaut des remords que des regrets”, alors autant foncer !


5) L’aventure est jalonnée de rencontres humaines et animales. Les deux sont-ils liés ou complémentaires ? Pensez-vous que le monde animal à quelque chose à nous apporter ?

J’ai beaucoup d’affection pour le monde animal. Les animaux ponctuent l’histoire dans des dimensions très variées. Il y a l’animal domestique, si important pour sa maîtresse. Il y a ceux qui nous font peur. Ceux qu’au contraire on effraie. Ceux qu’on imagine là tout près mais qui n’existent que dans notre imagination.

Ils sont souvent là à un moment où le personnage principal se sent vulnérable pour différentes raisons. À un moment où l’héroïne peut prendre conscience à travers la présence des animaux de sa place dans un milieu naturel, une place fragile où il n’est pas évident de se débrouiller lorsqu’on y est pas préparé. C’est un sentiment que l’on ressent très fortement lorsqu’on visite des bâtiments abandonnés : la nature y reprend vite ses droits, cela rend humble devant le monde du vivant qui conserve une part de mystère et d’espoir comme le symbolise le geai bleu qui suit l’héroïne tout au long de son périple.



6) “Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous”. Que vous évoque cette maxime ?


Pour moi cette maxime signifie que ce qui nous arrive n’est pas le fruit du hasard mais peut-être le résultat des décisions qu’on a prises. Qu’on peut provoquer la chance en naviguant vers ce qu’on désire. Comme disait Pasteur, “la chance ne sourit qu'aux esprits bien préparés”.


7) “Des crocodiles sur le bitume” a été sélectionné pour le grand prix du roman “Auféminin 2021”, à laquelle vous êtes arrivée troisième lauréate. Quels sentiments avez-vous ressentis à cette annonce ?




J’ai ressenti une très forte émotion lorsque j’ai vu que je figurais parmi les finalistes. Je n’y croyais tellement pas que j’avais consulté les résultats bien après leur publication (je l’ai d'ailleurs raconté ici en illustration : https://www.instagram.com/p/Cji9Ba8qk37/). Savoir que mon texte avait attiré l’attention d’auteurs établis (Raphaelle Giordano, Olivier Norek, Laure Manel, Charlye Menetrier-McGrath) et de professionnels de l’édition a été comme une autorisation à donner une chance à mon manuscrit, et à l’écriture en général dans ma vie. D’autant que plusieurs anciens lauréats du prix avaient déjà été publiés avec succès, par exemple Virginie Grimaldi, Caroline Michel, Carène Ponte, Camille Anseaume, etc.

À partir de l’annonce des résultats, j’ai décidé de faire une démarche par jour pour essayer d’être éditée et j’ai reçu l’appel d’Hugo Éditions quelques semaines plus tard. Ce prix m’a permis de croire que je pouvais y parvenir.



8) Vous exercez également votre talent dans la réalisation d'albums destinés à la jeunesse (éditions du Hamelet). Votre intention est-elle différente du roman ?



Il y a des points communs, comme l’intention de faire rêver et d’évader le lecteur sans donner de leçons. Le récit de “Retrouvons-nous” se passe en Asie du sud-est par exemple, pas au parc ou à l’école. Pour autant l'ailleurs n’est pas le sujet de l’histoire. J’y aborde des sujets qui parlent aux enfants, comme la liberté et l’empathie, à travers une amitié avec un chaton. Le texte est à la fois en français et en anglais.

Un deuxième album est en préparation, qui aura pour thème les souvenirs de vacances. Le dessin est une discipline que j’ai découverte pendant le confinement, et qui me plait beaucoup, comme un outil supplémentaire pour raconter des histoires d’une autre manière.



9) Quelle lectrice êtes-vous ? Quel a été votre dernier coup de cœur ?

Contrairement à beaucoup d’auteurs, je n’ai pas toujours beaucoup lu. Je suis très impressionnée par les bilans de lecture des bookstagrammeurs qui lisent des volumes considérables en un rien de temps, comme toi Sophie ! Depuis quelques années, je rattrape mes classiques. Je me dis que s’ils ont traversé le temps c’est qu’ils ont sans doute quelque chose de fondamental à nous apprendre. J’aime quand ils font voyager et découvrir des lieux ou des milieux méconnus, avec si possible une touche d’aventure ! Mon dernier roman coup de cœur a été La vallée des rubis de Joseph Kessel.


10) Je vous laisse conclure sur votre actualité, votre motivation et vos futurs projets pour le mot de la fin ?

En ce moment je découvre ce qu’est la promotion d’un roman. J’ai beaucoup de plaisir à rencontrer des lecteurs en dédicace. Ce sont des discussions souvent très denses, où j’en apprends beaucoup en peu de temps sur des vies entières. C’est un aspect passionnant du métier que je n’avais pas imaginé. J’ai également commencé un second roman (enfin je dis ça mais j’ai écrit 3 pages, ça compte quand même non ?). Je découvre aussi l’industrie du livre, ma maison d’édition (Hugo Publishing), le travail des libraires et je suis curieuse de comprendre comment fonctionne cet univers. Pour finir je rappellerais que j’apprécie avant tout les échanges avec les lecteurs, alors n’hésitez pas à me contacter ! Merci à toi d’ailleurs Sophie pour nos échanges et le temps que tu investis pour partager tes découvertes littéraires.


Pour en savoir plus :

https://www.dianefrachon.com/






Merci Diane FRACHON






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