Ovide Blondel - "A l'abattoir" : Un récit terrassant
Mon Avis
A Toulouse, Steve travaille dur à l'abattoir pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa fille Cécile, lycéenne. Pour étourdir la violence qu'il subit au quotidien, il se bâfre au fond de son canapé et collectionne les affiches de cinéma. Mais victime un jour d'un accident de la route, il ne sera jamais plus vraiment le même, désormais acteur de pulsions aussi incontrôlables qu'impardonnables...
Steve au commencement n'est pas un mauvais bougre, c'est un père travailleur qui aime le calme et la nature. Il s'interroge sur sa tâche sanglante et harassante, de l'ombre et des bonnes consciences.
On parle ici, de tuer à la chaîne avec une banalité désarmante. La cadence est infernale, de quoi peupler vos nuits blanches de cauchemars.
L'écriture est incisive et réaliste, et petit à petit, le quotidien bascule vers quelque chose de plus noir et impactant. L'accident est un révélateur, et on assiste au dérèglement vertigineux et affolant d'un homme qui a perdu tout contrôle. On assiste à des scènes visuelles insensées, d'une violence grotesque et inouïe.
"Personne n'aime tuer ni dépecer ici, ça pue, les carcasses sont lourdes. Faut pas être une lopette pour faire ce boulot. Faut pas trop y penser non plus, faire le job en pilote automatique."
Ce spectacle nous met mal à l'aise, on voudrait ne rien voir, ne rien savoir. Tout ce sang, ces morts, c'est invraisemblable, insupportable.
Ce roman noir dérange et pointe du doigt les conditions de travail dans
les abattoirs et leur incidence sur la santé mentale des ouvriers.
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