Patrick Bard - "Dopamine" : Sidérant
Mon avis
Une ado de 15 ans a été repêchée dans la Marne. En garde à vue, deux autres adolescents mutiques ne semblent pas prendre la mesure du drame qui vient de se dérouler. À l'heure où les écrans s'imposent, un conflit ou une rumeur deviennent vite viraux. Mais pouvait-on pour autant présager du pire ?
Inspiré d'un fait réel, l'auteur met le doigt sur le rapport des nouvelles générations avec les réseaux sociaux, les jeux en ligne. Nous nous retrouvons donc, en immersion totale et pertinente pour décortiquer les nouveaux comportements, les situations à risque susceptibles de générer un trouble, une addiction.
Les algorithmes et la vulnérabilité des sujets sont des facteurs déclenchants. Nos personnages expriment une détresse et un isolement qui nous interroge.
On assiste à un engrenage où le virtuel et la réalité se font une chasse permanente. La violence s'installe, sournoise, et enfle insidieusement. On parle de cyberharcèlement, de banalisation d'image, à caractère sexuel.
"Qui dit dopamine dit dépendance, en quelque sorte. D'une certaine façon, nous n'en sommes pas responsables : c'est comme si notre cerveau n'était pas, ou pas encore, adapté à Internet et à l'époque qui va avec."
L'écriture est incisive, symptomatique d'une époque qui va toujours trop vite, victime et responsable de ses débordements. Un récit-choc et d'actualité qui met en garde quant à l'usage et à la place que nous donnons au numérique dans nos vies, et à l'éducation de nos enfants.
Enzo et Emma ces amants terribles, éveillent ici une conscience que l'on ne peut pas ignorer.
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