Martine Chifflot - "La maison des innocents" : Une histoire sordide
Mon Avis
Quand Richard Elton, un jeune homme de bonne famille disparaît, une enquête est dépêchée, mettant très vite en évidence d'innombrables et intrigants évanouissements dans la nature. Du côté de New Town se profile une ambiance au caractère sensible, ténébreux et secret...
Ce roman mêle intimement fantastique et dramatique, dans une descente aux enfers vertigineuse. Les descriptions sont longues, tortueuses et répétitives pour une sensation d'oppression.
On s'adresse à un public adulte et averti avec des thèmes scabreux et clairement explicites. On y rencontre des personnages de tous horizons qui gravitent autour d'une même énergie maléfique.
L'écriture est choisie, méticuleuse pour une lecture exigeante. L'aspect médiumnique a su capturer mon intérêt, tandis que l'imbroglio politique sur fond de corruption m'a ennuyé. Les actes dénoncés sont innommables et nous devons contenir un dégoût envahissant. L'environnement est inquiétant, fidèle au courant gothique.
"Richard éprouvait une terreur mêlée de dégoût, accablé dans la position de la bête malheureuse que l'on va tuer. Il avait pourtant reçu quelque chose comme un message de soutien en fin d'après-midi, quelqu'un l'avait contacté par télépathie. En-tout-cas, il ressentait cet influx anonyme et cela lui redonnait un peu d'espoir, mais comment s'échapper de cette forteresse qu'il devinait ?"
On est témoin de spectacles scandaleux et déshonorants. La tension gronde avec des émeutes qui menacent d'exploser. Les enquêteurs payent de leur personne, sans jamais lâcher prise. On oscille dans ce récit entre attraction et répulsion, embrassant à chaque page, une déliquescente folie. Un thriller extrême, pulsatile à ne pas remettre en toutes les mains, tant il est torve et dérangeant.
Je reste encore circonspecte, ayant moins adhéré à la forme qu'au fond finalement. J'y aurais souhaité des respirations, me soustraire à un malaise dominant. Impossible d'échapper à ce piège, vous-mêmes saurez me dire, ce qu'il avait de si terrifiant...
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