"Sugar Baby Love" de Caroll Beaudroit

Résumé 

Sugar Baby Love
Vivre uniquement le moment présent ! Telle est la philosophie de vie que Béatrice applique depuis toujours. Pourtant, derrière cet adage bienveillant se cache un profond déni qu’une séance d’hypnose va faire resurgir. Béatrice souffre d’amnésie traumatique suite à une tragédie vécue à l’âge de sept ans… Un évènement qui pourrait être à l’origine d’une addiction qu’elle nomme sa « part sombre »...

Avertissement : ce roman comporte certaines scènes déconseillées au jeune public.

 

A noter que ce titre est disponible en emprunt pour les abonnements Kindle
https://www.amazon.fr

Caroll Beaudroit - "Sugar Baby Love" : Un récit douloureux

Mon avis

Béatrice à l'approche de la quarantaine est accro au sexe et incapable de s'attacher à un homme. Sous une légèreté assumée et nonchalante pourtant, elle a enfoui son passé qui après une séance d'hypnose va remonter à la surface. A la recherche de réponses, elle n'a pas d'autres choix que de se rendre sur les lieux de son enfance. Mais est-elle prête à affronter sa part sombre ?

Béatrice sait peu de choses sur son enfance avant ses sept ans. Avec elle, on va se poser des questions, être mal à l'aise, avoir peur. Pour autant, il y a la nécessité et l'impatience de connaître l'histoire de ses parents.

Elle est confrontée au silence de sa mère, et doit chercher des réponses ailleurs. Son cheminement est frontal et la précipite dans des états de trouble étouffant. L'écriture est habile pour procurer des émotions, l'auteure distille les éléments pour nous faire envisager le pire. 

La mémoire est une machine à la fois fragile et sensible, on en ressent la complexité des infimes connexions. Les informations recueillies sont autant d'inquiétude et d'incompréhension de la part de Béatrice. Ses réminiscences sont subjuguantes et violentes créant une onde de choc, un bouleversement intérieur qui dérange et la pousse à des sentiments contraires. 

"Accrochée à la barre, les images défilent en boucle au rythme des stations. Et plus elles défilent, plus je me dis que ce que j'ai vu n'a aucun sens. Je me convaincs d'avoir fait un stupide cauchemar, qu'une fillette serial killeuse ça n'existe que dans les romans."

Sa ténacité et son courage à enfoncer les portes nous réconcilient avec ses ambiguïtés. Ce qu'elle apprend lève le voile sur sa relation à son corps et son attitude avec la gent masculine. 

C'est un récit qui n'épargne pas et qui s'avère pour le personnage principal, un travail nécessaire. On est touché par les vulnérabilités qui fondent et se délient sous nos yeux. On ressent toute la protection d'une mère pour son enfant, dans son étroite complexité.

On évoque ici les traumatismes, le refoulement avec une réelle pertinence. Attention toutefois, à réserver à des lecteurs avertis.