"La vraie vie" d'Adeline Dieudonné aux Editions L'Iconoclaste

 

Un roman détonant

Résumé 

La Vraie Vie - Iconoclaste 

Chez eux, il y a quatre chambres. Celle du frère, la sienne, celle des parents. Et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. Un prédateur en puissance. La mère est transparente, amibe craintive, soumise à ses humeurs.

Avec son frère, Gilles, elle tente de déjouer ce quotidien saumâtre. Ils jouent dans les carcasses des voitures de la casse en attendant la petite musique qui annoncera l’arrivée du marchand de glaces. Mais un jour, un violent accident vient faire bégayer le présent. Et rien ne sera plus jamais comme avant.
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Elle a dix ans, vit entre un père violent et une mère passive. Elle n'est qu'une enfant qui veut protéger son petit frère envers et contre tous, avec une rage et une détermination qui lui permettent encore de rêver, de se battre et d'espérer...

Avec "la vraie vie", on entre dans un univers sauvage, grinçant. On touche à l'enfance, à l'innocence, avec une justesse et une dureté qui ne peuvent que toucher.

Derrière l'imaginaire, les jeux d'enfants, il y a une véritable volonté de se confronter avec le réel. Sensible, forte, intelligente, la narratrice nous emporte à travers ses expéditions, ses recherches, son combat. Ses rencontres sont pour elles l'occasion de s'extraire de son quotidien, d'agir. Ce qu'elle raconte nous fait mal, nous fait peur.

"Je ne pouvais juste pas accepter de passer ma vie à regarder la vermine manger le cerveau de mon petit frère. Le perdre pour toujours. Même si je devais y consacrer toute mon existence, je changerais ça. Ou je mourrais. Il n'y avait aucune autre solution."

L'écriture est lucide, éreintante. C'est dérangeant, choc, brutal. Et pourtant, on se raccroche à la science, l'humanité, l'instinct animal. On est imbibé par cette farce grotesque, qui on le sait, finira mal. On glisse, on s'enfonce, on sent notre corps vriller sous les coups de folie du père.

La cruauté côtoie la sensualité, la bêtise jouxte la profondeur. Les paradoxes s'enchaînent fulgurants. Ce que l'on retient, c'est le rythme, le langage direct, épuré.

Un récit initiatique, un conte social qui défie les codes temporels jusqu'à l'inévitable dénouement. Terrible, saisissant !

Violence familiale, dysfonctionnement, résistance, survie

Une narratrice sans prénom, une femme sans visage, des voix anonymes pour une cause forte et commune, la protection des femmes battues.

Adeline Dieudonné est née en 1982, elle habite Bruxelles. Elle a remporté avec son premier roman, La Vraie Vie, un immense succès. Multi-primé, traduit dans plus de 20 langues, ce livre a notamment reçu en 2018 le prix FNAC, le prix Renaudot des lycéens, le prix Russell et le prix Filigranes en Belgique ainsi que le Grand Prix des lectrices de ELLE en 2019. Il s’est vendu à 250 000 exemplaires.