Un récit délicieux
Amélie entretient une correspondance avec plus de 2000 lecteurs. Quand elle reçoit la lettre d'un inconnu soldat de l'armée américaine, elle pressent un dialogue dévorant. Mais elle ne sait pas encore à quel point...
Amélie Nothomb nous décrit avec ce roman, le charme de la correspondance avec la découverte, la prose, les attentes. On retrouve un style efficace, original, pertinent.
En même temps, c'est toujours décalé, surprenant. Il y a du grotesque, du tragique dans "une forme de vie" qui nous happe. L'échange entre Melvin et Amélie prend toute la place, s'épaissit jusqu'au point de devoir éclater. Il y a de la métaphore dans l'air sans exagération. Le lien qu'ils tissent est impatient et se nourrit d'une volonté, d'une énergie insatiable. On parle discrètement d'identité, d'absurde. Tout se joue au millimètre.
"Les gens sont des pays. Il est merveilleux qu'il en existe tant et qu'une perpétuelle dérive des continents fasse se rencontrer des îles si neuves. Mais si cette tectonique des plaques colle le territoire inconnu contre votre rivage, l'hostilité apparaît aussitôt. Il n'y a que deux solutions : la guerre ou la diplomatie."
L'écriture est sobre, ironique, captivante. On parle de souffrance, de camouflage, de confidence. On s'amuse toujours d'un certain décalage, d'une répartie innée et ou sincère. Avec Amélie, tout est pétillant et rien n'étonne autant qu'il ne détonne. Démesuré, fantasque, fou ? On surfe entre réel et factuel avec une insolence éblouie.
Un roman aux saveurs cachées, piquantes : informel et délirant comme l'auteur sait si bien nous en régaler !
Correspondance, soldat américain, Irak, obésité
Une fin dégonflée, il fallait oser !
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci pour votre Commentaire