Un récit universel
Vincent est kiné et croise des patients tous les jours qui lui confient bien plus que leur santé.
Comment se fait-il alors qu'avec sa propre mère, il n'ait pas eu le
sentiment d'établir ce lien si humain et pourtant essentiel ? Atteinte d'un cancer, il pressent qu'ils doivent tenter l'impossible avant le grand voyage. Y parviendront-ils ?
C'est un roman poignant sur la parentalité avec sa pudeur et ses mystères. Vincent nous touche par ses mots intimes, ravageurs. Lui, qui se décrit comme une personne qui est dans l'évitement, décrit très bien les sentiments complexes et confus.
L'écriture est tendre avec une pointe de mélancolie. Il nous emporte avec une relation faite de paradoxes, muette et viscérale. Le déroulement est saccadé, introspectif, pour dire l'absurde, la vie qui passe.
"Il y aura éternellement dans un deuil plein d'actions et de mots qu'on aurait souhaité de tout notre être et qui n'ont pas pu se faire ou se dire. Toujours."
On a plaisir à s'échapper dans ce dernier Road-Trip improvisé, comme un trivial pied de nez à la faucheuse. La fugacité immortalise le moment pour le chérir à jamais. Le travail de deuil commence alors, lent processus. On cherche, on intériorise, on emmêle passé et présent pour la danse secrète et purificatrice. Tout est là sous nos yeux, transparents, maladroit mais authentique.
Puissant et poétique, c'est une magnifique déclaration d'amour dont chacun pour en éprouver l'intensité.
Famille, incompréhension, deuil
Un roman qui m'a parlé personnellement puisque j'ai perdu ma maman, il y a quelques mois. Et même si chaque histoire est différente, j'ai pu retrouver des émotions et des épisodes communs à mon parcours.
J'exerce comme kinésithérapeute dans un hôpital parisien.
J'y côtoie la maladie au quotidien. Celle des Autres d'abord. Mais également la mienne.
Je souffre d'un syndrome de la personnalité évitante. Une maladie qui aurait tendance à me faire éviter les Autres.
Dans mon formidable travail il y a des anecdotes à raconter et des fabuleuses histoires humaines à écrire.
Celles des Autres.
Celles que les malades me confessent dans les couloirs anonymes de la clinique.
Et surtout je me suis aperçu qu'en soignant les Autres, on se soignait soi-même.
Alors j'écris et je soigne. (Source : https://www.librinova.com/auteur/vincent-billerot)
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