Il faut du temps...
Quand
la femme de Léo, Mathilde se fait emporter par une vague au bord de la
corniche, c'est pour lui toute sa vie qui part en lambeaux. Et pourtant pour Lucas leur petit garçon, il n'a pas le droit de lâcher...
Ce roman évoque toutes les étapes du deuil, dans une progression lente, nécessaire et salvatrice. Ici, on ne se contente pas d'aller à la surface, mais on va au cœur des émotions.
C'est d'abord le choc, un cataclysme qui s'abat sur lui, couplé à un sentiment de colère et de culpabilité. Léo s'expose à un vide abyssal et une difficulté plus grande à réaliser en l'absence de corps. La réalité du quotidien devient insupportable, insurmontable à gérer. Léo s'égare, ne voyant plus que sa propre peine. On assiste à sa descente aux enfers, impuissant comme son entourage. Et puis, on se dit qu'il faut aller parfois très bas avant de pouvoir remonter...
Les saisons passent, les épreuves se succèdent accompagnées des sourires, de l'énergie du petit Lucas qui sublime, qui retient.
"Il s'agissait de vivre avec elle sans qu'elle la hante, de se rappeler les belles choses et oublier les drames. Il s'agissait de trouver le juste-milieu, la lumineuse mélancolie à sa pensée et non pas les larmes amères derrière l'image de son visage."
Il y a une mise à nu, une vulnérabilité qui s'expose au grand jour, des
prises de conscience, des éclaircies qui appellent à s'en sortir. Un roman intime qui met en exergue la souffrance d'une perte et le travail de longue haleine de reconstruction à accomplir.
Un message d'espoir d'élan, "d'en-vie" qui agit comme un baume réconfortant, réparateur. Un petit bijou de justesse et de pudeur !
Drame, épreuves, deuil, résilience
Cette fin trompe-l'oeil, j'adore !
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