Bonjour Mme Marion De Juniac, Merci de m'accorder cet entretien.
Pouvez-vous vous présenter ?
Bonjour Sophie ! Merci beaucoup de m’accorder cet entretien.
Je suis d’origine allemande, mais habite à l’étranger depuis plus de la moitié
de ma vie. Mère de deux petites franco-allemande je me considère désormais
française de cœur et j’écris dans les deux langues, voire parfois en anglais.
Après des études et une carrière à l’international j’ai sauté le pas en 2018
pour me consacrer entièrement à l’écriture. Chronos est le premier roman que
j’avais envie de publier, d’autres suivront...
Chronos est votre 1er roman. Comment le décririez-vous en quelques mots ?
Qu'est-ce qui a motivé votre choix pour une saga ?
A l’origine mon objectif n’était pas forcément d’écrire une saga.
En revanche en travaillant sur l’intrigue de l’histoire, j’ai vite senti que le
format d’une trilogie était parfaitement adapté à la thématique de Chronos.
C’est difficile d’en dire trop maintenant, mais j’espère que mes lecteurs
comprendront et cautionneront ce choix après la lecture du Tome 3.
C'est en observant une jeune fille plongée dans un jeu vidéo que vous est
venue l'idée de ce roman. L'immersion visuelle, est-elle un sujet auquel
vous étiez déjà sensibilisée ?
Oui ! J’étais en escale à l’aéroport de Santa Cruz en Bolivie, je n’avais plus
rien à lire et je m’embêtais en attendant ma correspondance. Lorsque j’ai observé
cette jeune fille collée devant son écran, l’idée pour Chronos m’est venue sans
doute parce que j’ai déjà été sensibilisée à ce sujet à travers mes études de
psychologie, mais aussi en observant les conflits entre parents et enfants dans
mon entourage. Puis, en faisant mes recherches, l’importance de ce sujet m’a
sauté aux yeux et l’écriture de Chronos est devenue inéluctable.
À qui s'adresse Chronos ?
Chronos est avant tout un roman d’aventure avec des rebondissements,
une histoire d’amour des amitiés… C’est donc un roman qui s’adresse à tout
le monde : aux jeunes et au moins jeunes, aux joueurs et aux lecteurs, à ceux,
qui ont simplement envie de s’évader le temps de la lecture, et à ceux qui sont
prêts à se poser des questions sur notre monde, notre relation au temps et aux
écrans, et notre relation à l’autre.
Votre héroïne court après le temps sans se rendre compte qu'à vouloir en
gagner, elle y perd peut-être en qualité. Pensez-vous que cela est
symptomatique de notre époque ?
Oui ! Notre rapport au temps a perdu de son naturel depuis au moins
l’industrialisation si ce n’est depuis la fameuse phrase de Benjamin
Franklin : Time is money ! A mon avis, c’est encore plus vrai de nos jours.
Une des questions centrales que pose Chronos est la valeur du temps, comment
il est utilisé et au profit de qui. Autrement dit, qui profite du temps passé
devant nos écrans… ?
Vous avez souhaité réunir une chronologie contemporaine à la mythologie
Antique. Pourquoi ce choix ?
C’est un choix qui s’est presque imposé. Dès que j’ai commencé mes recherches
sur la notion du temps je suis tombé sur Chronos, puis sur Kairos… Sur la base
de ces éléments de la mythologie grecque, l’histoire s’est construite de manière
organique, comme si c’était une évidence de lier l’histoire contemporaine de
Lisa aux histoires de l’Antiquité.
Par ailleurs, j’ai toujours aimé la mythologie grecque. C’était des narrateurs
hors pair et les premiers à avoir imposé une vraie structure à leurs récits.
Pour l'écriture de Chronos, quel message vouliez-vous faire passer à
travers votre roman ?
En tant que romancière il faut faire attention quand on veut faire passer des
messages. On peut très vite tomber dans une attitude moralisatrice que j’ai voulu
éviter à tout prix.
Mon objectif principal était de faire ressentir au lecteur les émotions
contradictoires qui ébranlent la vie de Lisa : son attraction pour le jeu d’un
côté et les interminables discussions avec sa mère de l’autre; l’éloignement
de sa meilleure amie à l’école et le sentiment de nouer des amitiés indéfectibles
à Gaia; et puis bien sûr Max et Rick, mais je n’en dirai pas plus…
Vous animez des ateliers d'écriture pour enfants. C'est important pour vous
de leur donner la parole, des pistes afin de structurer leur imagination ?
Oui ! L’imagination est si importante dans nos vies. Elle nous permet de trouver
des solutions à nos problèmes et nous aide à gérer nos relations, sans parler de
la créativité.
En revanche l’imagination – afin de la partager - a parfois besoin d’un cadre.
C’est ce cadre que j’essaye de transmettre à travers mes petites vidéos.
Un premier garçon m’a déjà envoyé son livre, qu’il a écrit pour ses grands-parents
en suivant mon atelier. C’est tellement beau de voir comment l’imagination peut
se concrétiser sous forme d’un livre imprimé.
Quels sont vos goûts en matière de lecture ?
Comme tout écrivain je lis beaucoup ! Je n’ai pas de genre de prédilection,
mais j’aime bien la grande littérature de ce monde. Pour ceux qui sont curieux,
j’ai publié mes 24 livres préférés sur mon site internet. Cela va de A comme
Allende à Z comme Zweig…
Je vous laisse conclure pour le mot de la fin.
J’espère qu’avec Chronos, je vais réussir à embarquer mes lecteurs dans le monde
de Lisa et leur permettre de se « glisser avec magie et impétuosité dans la
réflexion et le questionnement sur le temps qui s'écoule. » pour reprendre les
mots d’une chroniqueuse qui a apparemment bien aimé le livre
(https://linstantdeslecteurs.blogspot.com/2020/12/chronos-tome-1-un-temps-pour-jouer.html)
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