Poignant
Norma a sept ans quand elle est confiée à un foyer d'accueil. Cette fillette au crâne rasé cache une part d'ombre qui intrigue et réveille autour d'elle une salve d'émotions...
À travers ce roman, on ressent et on reçoit une fragilité palpable, pénétrante. C'est avant tout l'histoire de Norma, mais aussi celle des autres enfants qui nous submerge.
L'enfance est brillamment décrite dans ce qu'elle a de plus innocent et cruel. On se sent happé par leurs maux, leurs cris, leurs espoirs. Le tourbillon dans lequel nous sommes aspirés est chaotique, maladroit. Il a un effet puissant et dévastateur au beau milieu d'échanges bancals, triviaux.
On y décrit des personnages à fleur de peau, éprouvés et qui se ressemblent. Les tensions s'exercent au sein du groupe, se propagent, décuplant les passions.
L'écriture est délicate, sensible. On aime la fraîcheur et l'immédiateté des dialogues des résidents, tandis que les apartés des encadrants nous mettent à distance. Notre esprit vacille entre failles et flammes. On dit les paradoxes, l'amour dans toute son affolante complexité.
Un roman sublime, dérangeant qui nous morcelle profondément !
"-Emily, tu crois qu'on va au ciel quand on meurt ?
-Moi, je serai un dauphin. Mes oreilles entendent si loin, je nagerai si vite, que je pourrai sauver tous les enfants du monde.
_Tu n'as qu'à faire un voeu !"
Enfance, foyer, identité
Une projection de beaucoup de matières dans un condensé de roman.
Maïa Brami est écrivaine, poète, dramaturge, journaliste. Elle dirige également des ateliers d’écriture. L'enfance et la femme sont au cœur de son œuvre.
Lauréate de plusieurs Bourses et Résidences littéraires, elle a
publié plus d’une vingtaine de livres pour petits et grands traduits dans
différents pays. (Source : https://www.leseditionsdavallon.com/p/le-mois-prochain_18.html)
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci pour votre Commentaire