"C'est combien ?" d'Anne Calife aux Éditions The Menthol House (Collection Orties)
Un récit brut
The Menthol House - C'est Combien d'Anne Calife (Collection Orties)
"C’est combien ?" , première phrase adressée à une pute. Avec "C’est combien ?", découvrez jusqu’où l’homme peut aller. Tout est passé en revue : comportements des clients, prestations les plus insolites, force de la destruction, argent qui brûle, abandon de soi, mais aussi, le sacrifice, la sagesse et l’exaltation de la vie. Avec une poésie déconcertante, "C’est combien ?" montre des situations extrêmes où la femme se trouve écartelée entre ces deux divinités : l’argent et le sexe. |
Natacha est prostituée, à cinquante ans elle accuse pas moins de trente ans de métier. Elle raconte ici son parcours haut en couleur et le ressenti de toutes ces années passées à chevauchée d'hommes sans espèce d'arrière-pensée...
Avec ce récit, on va au-delà des stéréotypes, des tabous, de l'interdit, des secrets. Natacha se livre à cœur ouvert et en toute transparence sur ses rapports sexuels monnayés avec les hommes ; de ses débuts comme hôtesse de bar à l'acquisition de son pouvoir d'indépendance et de liberté.Elle entretient un rapport ambigu et indissociable entre le sexe et l'argent. Elle nous décrit les artifices, la mise en scène, le jeu de dupe dans ses moindres détails. Elle laisse entrevoir le désir, le plaisir, tandis qu'elle travaille le détachement, l'oubli et qu'elle dénonce le rejet, le dégoût. On est touché par cette voix qui s'exprime audacieuse et pétrie de poésie.
C'est un texte impudique, sarcastique qui raconte l'exigence des corps, la détresse humaine. Les étapes se succèdent, remplissent, détruisent, nourrissent autant qu'elles affament dans un engrenage maîtrisé. Le voile est levé comme un étendard pour un affranchissement volontaire, puissant, affirmé.
L'écriture est directe, franche, fleurie, libérée. On goûte à des saveurs douces-amères, on affiche les frottements tortueux, cachés.
Anne Calife nous offre un roman transparent, généreux pour que nous soyons plus maître qu'esclaves de nos illusions.
C'est combien ? Et si c'était un rapport sublime d'inversion...
"Alangui sur l'eau, tu peux essayer de m'attraper, tu peux essayer de me couper, je m'en fous, je pousse dans la vase.Les pieds dans la vase, je m'en fous, et je pousse depuis le fumier, et je fleuris."
Prostitution, rapports hommes-femmes, stigmatisation
La pute fantasmée, encensée par l'imaginaire masculin qui ne lui rend pas si bien que cela...
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